Moissac

L'ancien Carmel

"H irondelle qui vient de la nuit orageuse,
H irondelle fidèle, où vas-tu ?
dis-le-moi.
Quelle brise t’emporte,
errante voyageuse?
Écoute, je voudrais m’en aller avec toi,
Bien loin, bien loin d’ici,
vers d’immenses rivages,
Vers de grands rochers nus,
des grèves, des déserts,
Dans l’inconnu muet,
ou bien vers d’autres âges,
Vers les astres errants
qui roulent dans les airs.
A h ! laisse-moi pleurer,
pleurer, quand de tes ailes
Tu rases l’herbe verte
et qu’aux profonds concerts
Des forêts et des vents 
tu réponds des tourelles,
Avec  ta rauque voix,
mon doux oiseau des mers.
H irondelle aux yeux noirs, hirondelle,
je t ’aime !
Je ne sais quel écho
par toi m’est apporté
Des rivages lointains ;
pour vivre, loi suprême,
Il me faut, comme à toi,
l’air et  la liberté.
"

Louise Michel 

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